Nouveau
rebondissement dans l’affaire du tramway d’Orléans. Alors que l’on pensait le projet bouclé, voilà qu’on nous annonce, lors de la dernière réunion du Conseil d’agglomération (le
23 octobre) que pas du tout. Suivant les recommandations (lire ci-dessous) de la Commission d’enquête publique sur la seconde ligne de tramway, les dirigeants de l’Agglo ont décidé d’entreprendre
des études complémentaires sur la variante D2 (passage au nord de la voie ferrée) de Saint-Jean de Braye. A la lecture des conclusions de la Commission d’enquête, on peut d’ailleurs s’étonner, compte-tenu des mots employés, que celle-ci se
contente, s’agissant d’une tracé abraysien, d’une simple recommandation plutôt que d’un réserve en bonne et due forme.
Résultat des courses cependant : au motif de gagner du temps, l’Agglo souhaite malgré tout obtenir la déclaration d’utilité publique du préfet du Loiret, tout en précisant à ce dernier qu’une
enquête publique modificative pourrait être engagée si la variante D2 se révélait plus pertinente que la
D1 actuellement prévue et qui a fait l’objet d’un « avis favorable ».
Même si la démarche est quelque peu « cavalière », le président Lemaignen a assuré le 23 octobre que le préfet validerait le choix de l’Agglo avant la fin de l’année 2007. Comprenne qui
pourra.
L'expertise citoyenne et associative. Ceci étant dit, ce nouveau rebondissement pose un autre question : pourquoi est-il nécessaire, avant de faire un choix définitif, de mener
des études plus approfondies (et coûteuses bien évidemment), sur la variante D2 afin d’étudier la pertinence de celle-ci, quand, sans études supplémentaires, sans même avoir engagé le début du
commencement d’une négociation avec Réseau Ferré de France (RFF), on décide, d’emblée et à priori, que le passage par l’emprise ferrée est à mettre au rencard. Certes, la Commission d’enquête a
écarté cette solution. Mais c’est faire fi, de la part des dirigeants de
l’Agglo, de l’expertise citoyenne et associative. Le Collectif pour la seconde ligne de tramway et l’Association des
habitants du centre-ville de Saint-Jean de Braye ont mené au sujet de cette option des études d’une grande qualité et d’une réelle solidité technique et financière. Sans remettre en cause le
sérieux de la commission d’enquête, on aurait pu accorder à cette expertise associative le crédit et l’attention qu’elle méritait. Ne pas l’avoir fait relève, à mes yeux, d’un grave déni de
démocratie. Mais nous sommes habitués, avec Charles-Eric Lemaignen, à ce mépris des citoyens et du monde associatif. Souvenons-nous de sa réaction lorsque que le maire de Mardié, Dominique
Lautrette, lui avait remis les 11 043 signatures en faveur du choix du tramway pour la seconde ligne de tram : il avait posé la liasse de pétitions sous son bureau et était passé au point suivent
de l’ordre du jour. Circulez, il n’y a rien à voir !
Rendre des comptes. Ce nouveau rebondissement pose une dernière question (au moins) : le coût de cette seconde ligne, alors que le prix annoncé au kilomètre est déjà nettement
supérieur à celui des autres lignes construites en ce moment dans d’autres agglomérations. Il faudra bien qu’un jour les dirigeants de l’Agglo, qui n’on eu de cesse d’invoquer l’argument
financier pour justifier leur atermoiements, justifient ce coût exorbitant mais aussi rendent des comptes aux citoyens que nous sommes sur la facture finale des retards répétitifs et des
nombreuses et coûteuses études supplémentaires. Il serait juste que ces informations, que seuls les dirigeant de l’Agglo sont en mesure de connaître, soient publiées avant le 9 mars 2008. Il y a
fort à parier qu’ils n’aient pas le courage de le faire.
Les conclusions de la Commission d'enquête à propos du tracé à Saint-Jean de Braye
En ce qui concerne plus particulièrement la solution proposée au dossier, la commission d’enquête ne la trouve pas totalement satisfaisante en raison des contraintes imposées par RFF, cette
administration demandant que priorité soit donnée au train avec fermeture du passage six minutes avant le passage du convoi. Cela signifie donc que, les rames se succédant toutes les 5 mn 30s aux
heures de pointe et la durée du passage du train, roulant à 20 km/h, pouvant être estimée à une mn, ce seront donc une rame aller et une rame retour au minimum, voire deux de chaque côté, qui
attendront l’autorisation de franchissement de la voie. Il est bien évident qu’une telle solution n’est pas acceptable car incohérente avec la vocation de CLEO et les dispositions contenues dans
le PDU précisant clairement que « priorité doit être donnée au tram ».
Après réflexion, la commission d’enquête publique estime que la variante D2, utilisant la rue Jean Jaurès, présente le même intérêt que l’utilisation de la voie ferrée sans en avoir les
inconvénients hormis celui d’avoir, comme dans le cas de l’utilisation de la voie SNCF, l’obligation de situer les stations à proximité d’un passage à niveau. Ensuite, le choix de la variante D2
a peu d’incidence sur les opérations d’urbanisme envisagées au sud-est de Saint-Jean-de-Braye, notamment en raison de la possibilité d’implantation facile des stations à proximité des passages à
niveau existants. Le passage au nord de la voie ferrée n’aura pas les inconvénients, liés à la traversée du passage à niveau du Pont Bordeau, énoncés ci-dessus, desservira les mêmes équipements
principaux à l’exception des commerces des Longues Allées, touchera pratiquement la même quantité de population et coûtera moins cher que le projet présenté à l’enquête. Il ne perturbera pas la
circulation automobile dans le centre ville et n’aura en outre aucune incidence sur l’itinéraire de transports exceptionnels.