22 décembre 2007
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Voici l'affaire : alors que tous les autres terrains d'accueil des gens du voyage réalisés ou programmés sur l'agglomération ont fait l'objet d'un consensus, Jacques Chevalier, le maire de Saint-Jean de Braye, a décidé d'implanter le terrain abraysien quasiment sur la commune de... Semoy sa voisine, sur des parcelles qui ont l'avantage de ne pas déranger les habitants de Saint-Jean de Braye. Et pour cause, les habitations les plus proches sont des maisons semeyennes. A quelques mois des municipales, il ne faudrait surtout pas faire peur aux électeurs. Qui plus est, cette solution cumule de nombreux autres inconvénients tout à la fois, géographiques, techniques et surtout financiers. C'est dire si les élus de Semoy n'ont pas été le seuls, jeudi 20 décembre, au conseil d'agglomération, à s'interroger sur la pertinence de ce choix.
Amendement. Plusieurs voix se sont élevées pour qu'aucune décision ne soit prise dans la précipitation, y compris dans les rangs de la propre équipe de Jacques Chevalier, son adjointe Françoise Roger-Dufayet – également concurrente de droite aux prochaines municipales – s'étonnant avec émotion du montant exorbitant de la solution proposée par son maire. Plus Jacques Chevalier et Charles-Eric Lemaignen s'obstinaient – au nom d'un calcul politique qu'on a du mal à comprendre – plus on sentait monter l'agacement des autres élus présents. Si bien qu'au moment où Denis Rouet, le maire de Chanteau et vice-président de l'agglomération chargé des gens du voyage, a proposé un amendement renvoyant la décision pour Saint-Jean de Braye à plus tard, le texte a été adopté – à bulletin secret – par 39 voix pour et 37 contre. Ce qui signifie qu'outre les élus socialistes, de nombreux conseillers de droite ont approuvé l'amendement.
Démocratie municipale. Le maire de Saint-Jean de Braye avait pourtant tenté de justifier son choix par un discours très démagogique sur la démocratie municipale. En substance : « J'ai consulté les Abraysiens qui ont refusé toutes les propositions précédentes mais ont approuvé celle-ci ». On aurait aimé que Jacques Chevalier ait eu l'oreille aussi attentive lorsqu'il s'est agi de définir le tracé de la seconde ligne de tram à Saint-Jean de Braye. Au contraire, le maire de Saint-Jean de Braye a fait la sourde oreille à toutes les critiques et même balayé du revers de la main les contre-propositions particulièrement étayées et pertinentes de l'association des habitants du centre-ville. Il n'est pas correct d'invoquer la démocratie municipale lorsque cela nous arrange et de la révoquer lorsqu'elle contrarie nos plans.
Sans compter que la précipitation dont il a voulu faire preuve concernant les gens du voyage tranche avec la lenteur observée pour le deuxième de tramway.
Au final, ce vote négatif représente pour Jacques Chevalier mais aussi pour le président de l'agglo – solidaire jusqu'au bout – un véritable camouflet. Sans lire dans les boules de cristal, on dira peut-être un jour que le candidat UMP à la mairie de Saint-Jean de Braye a perdu l'élection ce jeudi soir.