22 décembre 2007
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Une fois de plus, si le sujet n'était pas si important pour l'avenir de notre agglomération, on
pourrait en rire. Jeudi 20 décembre, énième rebondissement dans cette incroyable et pitoyable saga, une délibération quasiment ubuesque a été soumise au vote des conseillers de
l'agglomération d'Orléans. Alors que la déclaration d'utilité publique pour la ligne de tramway est-ouest est attendue du préfet du Loiret dans les jours qui viennent, il nous a été proposé de
voter des crédits supplémentaires (plus de 100 000 euros) pour étudier, sur le territoire de Saint-Jean de Braye, la variante dite « D2 » du tracé abraysien, celle qui passe au nord de la
voie ferrée SNCF Orléans-Châteauneuf, sans jamais la couper. C'était une recommandation de la commission d'enquête publique. Officiellement, cette démarche parallèle a pour but de gagner du temps,
ou, plutôt, de ne pas trop en perdre encore. Elle est malgré tout cavalière : demander au préfet de donner un avis sur un projet dont on sait qu'il va être modifié n'est pas très sérieux. Car tout
porte à croire que l'agglomération a déjà choisi la variante « D2 ». Pour une raison très simple. En optant pour un tracé qui couperait la voie SNCF, les dirigeants de l'agglomération
(c'est dans le rapport d'enquête publique) s'engagent à prendre en charge la construction d'un trémie (un passage souterrain) pour faire passer le tram sous la voie ferrée, dès que la ligne Orléans
– Châteauneuf sera « rendue », comme on dit, au trafic voyageurs. Dès lors, l'agglomération se trouve face à un choix cornélien : ou bien la trémie est intégrée dans le projet initial et
cela augmente substantiellement la facture ; ou bien on prévoie de la construire le moment venu, ce qui coûterait encore plus cher et nécessiterait l'arrêt de la circulation du tram sur cette
portion pendant plusieurs mois. Mission impossible. Et lorsque, comme je l'ai fait jeudi dernier, on s'étonne qu'on n'y est pas pensé plus tôt (avant l'enquête publique), Charles-Eric Lemaignen
répond sans sourciller que c'est la faute... de la Région. Celle-ci les aurait informé trop tard de sa volonté de rouvrir la ligne SNCF ! Plus c'est gros, plus ça passe !
Pascal Martineau
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dans
Orléans