13 mars 2009
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C'est une histoire que j'ai souvent racontée. Un jour, journaliste
à Témoignage Chrétien, j'interviewais l'abbé Pierre dans son appartement-bureau de la petite couronne parisienne. Le fondateur d'Emmaüs me parlait de sa rencontre avec un prêtre des
favelas brésiliens qui lui avait dit, en substance : « Dites au Saint-Père (alors Jean-Paul II), quand vous le verrez, que ses discours sur la contraception, ça ne passe pas ici. Pour
se protéger du SIDA et des grossesses non désirées, les préservatifs sont indispensables ».
Je ne sais si l'abbé Pierre répéta un jour ces paroles au pape. Mais l'excommunication de la mère d'une gamine de 9 ans qui s'est faite avorter après avoir été violée montre combien cette supplique reste d'actualité. L'équipe médicale qui a pratiqué l'IVG a subi la même sanction. Face au tollé qu'elle a provoqué, la décision honteuse de l'archevêque réactionnaire de Recife a fort heureusement été annulée par la conférence des évêques du Brésil. En France, plusieurs évêques ont publiquement condamné cette excommunication. Seul le Vatican campe sur ses positions. Quelques semaines après que Benoît XVI a réintégré un évêque schismatique et révisionniste, la hiérarchie de l'Eglise catholique a justifié cette excommunication brésilienne. Dans un entretien au quotidien italien La Stampa. le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, a dit que les jumeaux que la fillette portait « avaient le droit de vivre », alors même que les médecins les avaient déclarés non-viables dans ce petit corps violé d'une enfant de 9 ans. Mais l'abbé Pierre n'est plus là pour aller murmurer l'oreille de Benoît XVI le monde tel qu'il est.
Je ne sais si l'abbé Pierre répéta un jour ces paroles au pape. Mais l'excommunication de la mère d'une gamine de 9 ans qui s'est faite avorter après avoir été violée montre combien cette supplique reste d'actualité. L'équipe médicale qui a pratiqué l'IVG a subi la même sanction. Face au tollé qu'elle a provoqué, la décision honteuse de l'archevêque réactionnaire de Recife a fort heureusement été annulée par la conférence des évêques du Brésil. En France, plusieurs évêques ont publiquement condamné cette excommunication. Seul le Vatican campe sur ses positions. Quelques semaines après que Benoît XVI a réintégré un évêque schismatique et révisionniste, la hiérarchie de l'Eglise catholique a justifié cette excommunication brésilienne. Dans un entretien au quotidien italien La Stampa. le cardinal Giovanni Battista Re, préfet de la congrégation pour les évêques, a dit que les jumeaux que la fillette portait « avaient le droit de vivre », alors même que les médecins les avaient déclarés non-viables dans ce petit corps violé d'une enfant de 9 ans. Mais l'abbé Pierre n'est plus là pour aller murmurer l'oreille de Benoît XVI le monde tel qu'il est.