18 juin 2007
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« Inchallah, la prochaine fois ». Au lendemain de second tour de la présidentielle, dans le bus n°3 qui traverse le quartier populaire de l’Argonne à Orléans,
une jeune femme d’origine maghrébine, foulard sur la tête, commente ainsi à sa voisine, un brin de fatalité dans la voix, le résultat de la veille.
Car nous, la gauche, avons bel et bien perdu cette élection. Malgré une remobilisation partielle (et donc très insuffisante), au deuxième tour, d’abstentionnistes de gauche
du premier tour. Dans le bureau de vote que je présidais, j’ai vu en effet revenir, le 17 juin, quelques-uns et quelques-unes de ces jeunes d’origine étrangère qui avaient fait le succès de
Ségolène Royal… dans les quartiers populaires. Quelques-uns mais pas assez. Le taux de participation n’a quasiment pas augmenté entre les deux tours. Mais des électeurs de droite ne se sont pas
déplacés quand des électeurs de gauche ont compris l’enjeu de cette élection. Nous avons limité la casse. Même à Orléans et malgré la victoire totale de l’UMP dans le Loiret. Par rapport à 2002,
les candidats de gauche rassemblent à Orléans 5,1% de voix supplémentaires. De douze bureaux de vote majoritaires à gauche en 2002, sur les soixante que compte la ville, nous sommes passé le 17
juin à 26 ! Tout espoir est donc permis pour les municipales de 2008.
« La prochaine fois » donc.
Formidable acte civique. En attendant, des hommes et des femmes vont souffrir de la politique inégalitaire qui va être mise en place. En attendant les riches vont continuer à s’enrichir… et les pauvres à s’appauvrir.
En attendant, le pire, pour tous les militants de gauche, serait de rester les bras croisés. Nous devons absolument nous donner les moyens, pour, dès la prochaine campagne
municipale, aller à la rencontre des hommes et des femmes des quartiers populaires, ceux qui sont loin des réseaux d’influence, de connaissance et d’information. Et en particulier tous ces jeunes
qui ont mis tant d’espoir dans le formidable acte civique qu’ils ont accompli. Nous avons le devoir de les rencontrer, des les écouter, des les accueillir.
« Inchallah, la prochaine fois ». Il y a autant d’espoir que de résignation dans cette exclamation. Alors oui : « La prochaine
fois ». Mais à nous de nous retrousser les manches. Car Dieu (Allah) n’y pourra pas grand-chose. A nous de le vouloir ! <