27 février 2008
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Non, le président de la République n'est pas un citoyen comme les autres. Plus qu'un autre, celui qui représente notre pays à l'étranger doit être capable de se
maîtriser en public, de ne pas perdre son sang froid. Qu'il le veuille ou non, la fonction suprême à laquelle Nicolas Sarkozy a été élu le soumet à des devoirs incontournables. A commencer par le
fait de ne pas mélanger vie privée et vie publique, à ne pas utiliser la vie sentimentale à des fins de communication politique. Mais surtout, être président de la République française lui impose
une certaine retenue verbale. Etre « proche des Français » ne signifie pas « parler » comme certains d'entre eux. La fonction, pour qu'elle soit respectée impose une certaine
distance. Il ne faut pas confondre « proximité » avec « démagogie » et « populisme ». Nicolas Sarkozy s'autorise à « parler peuple » mais il vit dans un
monde de riches, avec des vacances de riches, payées par l'un des hommes les plus riches de France. En dévolorisant ainsi la fonction présidentielle, Nicolas Sarkozy la fragilise.
Les écarts verbaux du locataire de l'Elysée sont en outre – mais nous y sommes désormais habitués – en totale contradiction avec ses discours moralisateurs, en direction des jeunes en particulier. Comment vouloir inculquer la politesse aux jeunes et le respect envers les adultes quand on se laisse aller soi-même à de tels débordements ? Qui peut me dire ce qu'il serait arrivé si, à l'inverse, un quidam, de préférence jeune et basané, avait répondu aussi vertement à une interpellation du président de la République ? Il ne faut pas pas beaucoup d'imagination pour prédire que nous aurions eu droit, pendant plusieurs jours, à un déluge d'indignations, de discours définitifs sur cette « jeunesse qui fout le camp », d'André Gluksman pérorant sur la fin des valeurs ; à un défilé de bien-pensants jouant les vierges effarouchées, etc., à l'instar d'un Roger Karouchi qui, pour défendre Nicolas Sarkozy, n'a pas hésité à en rajouter une couche en reconnaissant que lui serait allé plus loin, en giflant carrément l'impertinent citoyen victime des gros mots présidentiels. Mais peut-être que la gifle est prévue ailleurs dans le « plan média » de Nicolas Sarkozy.
Les écarts verbaux du locataire de l'Elysée sont en outre – mais nous y sommes désormais habitués – en totale contradiction avec ses discours moralisateurs, en direction des jeunes en particulier. Comment vouloir inculquer la politesse aux jeunes et le respect envers les adultes quand on se laisse aller soi-même à de tels débordements ? Qui peut me dire ce qu'il serait arrivé si, à l'inverse, un quidam, de préférence jeune et basané, avait répondu aussi vertement à une interpellation du président de la République ? Il ne faut pas pas beaucoup d'imagination pour prédire que nous aurions eu droit, pendant plusieurs jours, à un déluge d'indignations, de discours définitifs sur cette « jeunesse qui fout le camp », d'André Gluksman pérorant sur la fin des valeurs ; à un défilé de bien-pensants jouant les vierges effarouchées, etc., à l'instar d'un Roger Karouchi qui, pour défendre Nicolas Sarkozy, n'a pas hésité à en rajouter une couche en reconnaissant que lui serait allé plus loin, en giflant carrément l'impertinent citoyen victime des gros mots présidentiels. Mais peut-être que la gifle est prévue ailleurs dans le « plan média » de Nicolas Sarkozy.