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22 mai 2008 4 22 /05 /mai /2008 16:43
Copie d'écran du logiciel ArdoiseOn l’a échappé belle. Enfin, pour l’instant. Le logiciel de fichage de la police nationale, baptisé Ardoise (pour Application de Recueil de la Documentation Opérationnelle et d’Informations Statistiques sur les Enquêtes) ne devrait pas contenir des informations sur des catégories de classification aussi douteuses que « homosexuel », « responsable syndical », « handicapé », ou encore « sans domicile fixe ». L’annonce de la création de ce système, et de son expérimentation, avait suscité un grand émoi et une forte contestation au sein d’organisations qui veillent au respect des droits de l’Homme dans notre pays. Dans un communiqué publié le 16 avril, le Parti socialiste demandait que ce logiciel soit « retiré » s’il s’avérait « que les faits rapportés sont vrais ». Mais les plus actifs à s’opposer à ce projet sont sans aucun doute les associations gays et de lutte contre l’homophobie. Alertés fin 2007, les premiers à tirer la sonnette d’alarme seront les militants de l’association de policiers homosexuels Flag ! qui saisit la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE). Puis, rapporte le magazine Têtu dans son numéro de juin 2008, « le 12 avril, l’hebdomadaire Marianne révèle l’existence d’Ardoise et publie des captures d’écran des renseignements catégoriels ». Même le syndicat national des officiers de police (SNOP) a même qualifié cette « affaire » de « catastrophe ».
Il faudra attendre le 25 avril pour que Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, annonce, en compagnie de Louis Schweizer, président de la Halde, « la suppression » du champ « état de la personne » du logiciel Ardoise.

Paranoïa. Le danger est donc écarté. Pour le moment en tous cas. Mais le fait même qu’on ait pu penser pouvoir utiliser en France ce type d’informations dans un logiciel policier fait froid dans le dos. Même si cela n’a rien d’étonnant sous le règne de Sarkozy qui n’en est pas à sa première tentative de remise en cause, au pays des Droit de l’Homme, des libertés fondamentales.
Reste que, sans tomber dans la paranoïa, il ne faut cependant pas être naïf. Il y a déjà belle lurette que les Renseignements généraux fichent, souvent de manière très précoce, toutes celles et ceux qui s’agitent un peu trop contre les pouvoirs en place. Bien avant l’ère de l’informatique, et en particulier sous feu « l’Etat RPR » et son « Service d’action civique », des renseignements de ce type étaient déjà recueillis et enregistrés, plus ou moins légalement. On imagine les moyens que l’informatique met désormais à la disposition d'officines en tout genre. Il y a tout lieu de rester vigilants. Plus que jamais.
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  • Pascal Martineau
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.
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Président de  l'Academie des écrivains publics de France

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