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9 décembre 2008 2 09 /12 /décembre /2008 14:56
Serge Grouard est un rêveur. Après nous avoir, au début du précédent mandat, fait pétiller les oreilles avec ses discours lyriques sur le « jardin-lumière » qu’il voulait réaliser place Aristide-Briand (après avoir un temps envisagé de couper tous les arbres), voilà que le maire d’Orléans sort de son chapeau onirique un « grand équipement sportif et culturel » en bord de Loire. Du niveau, dixit Serge Grouard himself (La République du Centre du 9 décembre) du musée Guggenheim de Bilbao en Espagne. Bigre, quelle ambition : digne d’un pont de l’Europe signé Calatrava. Comme un Palais de Mille et une nuits en lieu et place de l’actuel hippodrome de l’Ile Arrault. Autrement dit, en zone A – aléa 4 (très fort) – du Plan de prévention du risque d’inondation (PPRI) de la Vallée de la Loire.

Pylônes. Et le rêve devient cauchemar. Et le conte un simple formulaire administratif. Car le règlement du PPRI, approuvé par arrêté préfectoral du 2 février 2001 ne laisse aucun doute. La zone A est « à préserver de toute nouvelle urbanisation ». En aléa 4, seuls peuvent être admis, sous certaines conditions, des aménagements de type abris, clôtures ou pylônes. On a du mal, alors, face à de telles contraintes, à imager que le – beau – rêve de Serge Grouard puisse un jour devenir réalité. A moins d’un – improbable – coup de baguette magique. De deux choses l’une. Ou bien Serge Grouard croit encore au Père Noël, ou bien, plus vraisemblablement, il tente de nous faire croire que le rouge barbu à la hotte bien garnie existe.

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commentaires

V
Il ne faut pas se leurrer, la réelle destination du Grand Equipement Sportif (GES) n’est pas le sport mais le bizness et le show-biz. Les installations n’auront pas d’autre vocation utile que d’accueillir des manifestations, non pas sportives, mais principalement “culturelles” ou commerciales qui seules rentabiliseront les investissements et attireront des spectateurs. La salle de 10 000 places servira à de telles manifestations “musicales” (enfin, Orléans pourra recevoir Johnny, Polnareff, des groupes de rock, etc.) qui “réjouiront” la vingtaine de riverains qui auront une vue directe et splendide (?) sur le GES. Le sport n’est qu’un masque pour faire admettre les travaux et l’élimination de l’hippodrome et des derniers restes de zones vertes ou cultivées de la rive sud.<br /> Bien entendu, le parking prévu sur le site Famar sera insuffisant (1 000 places). De plus, le Champ de Mars sera saccagé (zone de passage pour les milliers de spectateurs) et sera voué à disparaître et pourra être remplacé par un parking. De même, les zones de culture situées le long de la rue Gaston Deffié pourront être transformées en parkings goudronnés et bétonnés afin de retenir l’eau en cas d’inondation ou de fortes pluies (on aura une méga-piscine sans supplément de prix).<br /> Par ailleurs, on comprend mieux maintenant les raisons qui ont prévalu lors de la construction du Pont de l’Europe et la reconstruction de la station d’épuration, tous deux surdimensionnés par rapport aux besoins actuels ou à moyen et long terme. L’emplacement du GES était, à coup sûr, prévu depuis longtemps sur le site de l’hippodrome. Là aussi, la prétendue étude semble n’être qu’un leurre afin de justifier “avec l’étonnement de mise chez nos dirigeants” le choix de l’hippodrome. De plus, l'abandon voulu dans lequel on a laissé ses infrastructures justifie maintenant sa disparition, tout comme certaines municipalités ont délaissé les églises dont elle avait la charge afin de justifier leur destruction puis la réutilisation du terrain ainsi libéré à d'autres activités (commerces, logements, usines...).<br /> Enfin, que les amateurs de courses hippiques ne se fassent pas d’illusion. Il n’est pas certain qu’on leur reconstruira l’hippodrome sur le site des Montées (”il n’y aura plus d’argent, plus de nécessité…; avant qu’une décision soit prise, les courses auront été courues sur d’autres hippodromes, avec des municipalités plus accueillantes”) et, avec le temps, on aura oublié qu’il y a eu un hippodrome et une zone verte à Orléans.<br /> Il y a encore 20 ans, Orléans pouvait s'enorgueillir de son horticulture florale, de ses roseraies. Aujourd'hui, disparus les jardins de la rive sud. Demain, le Champ de Mars (déjà bien empiété par un boulodrome inutilisé) et l'hippodrome ? Ne resteront que le Jardin des Plantes et le Parc Floral. Pour combien de temps ?<br /> Vive le béton ! On peut, sans remords, ni regrets, détruire le peu d’espace vert, d’espace de liberté, de respiration et de vue dégagée qui existe encore à Orléans.
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P
<br /> Je souscrit à l'essentiel de votre propos. Il y a cependant quelque anachronisme à lier ainsi le pont de l'Europe et le projet de grand équipement sportif. En effet le premier a été décidé par<br /> Jean-Pierre Sueur et la majorité de l'agglomération d'alors quand le second est le choix de Serge Grouard, un choix contesté par Jean-Pierre Sueur. Il n'y a donc aucun rapport "stratégique" entre<br /> les deux. Quand à la station d'épuration, sa recontruction sur place a aussi été contestée par l'ancien maire d'Orléans.<br /> <br /> <br />
B
Est-ce à dire que votre édile fume de la moquette ?
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F
Mais cher Pascal, Sergio le visionnaire a tout prévu : il va détourner la Loire de son lit ; elle passera rue des Carmes ; là on pourra plus tergiverser, il faudra l'élargir !<br /> Du coup, l'alea 4 est déplacé plus au nord !<br /> Quand au tram : il est remplacé par des navettes inexplosibles qui rejoignent l'aérotrain qui nous met à 20 minutes de Sciences-Po !<br /> <br /> Vous voyez bien qu'avec Serge, on peut rêver ;-)
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Profil

  • Pascal Martineau
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.
  • Journaliste de métier, collaborateur parlementaire, écrivain public-biographe, j'aime les mots.

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Président de  l'Academie des écrivains publics de France

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